Les tomates, stars des potagers estivaux, sont régulièrement menacées par le mildiou, une maladie fongique dévastatrice. Si les traitements curatifs existent, la prévention reste la meilleure arme.
Une méthode simple et rapide, souvent méconnue, permet de bloquer l’apparition de cette maladie avant même qu’elle ne se déclare. Découvrez comment agir efficacement pour protéger vos plants.
Les méthodes efficaces contre le mildiou
La bouillie bordelaise : un fongicide de contact
La bouillie bordelaise, mélange de sulfate de cuivre et de chaux, est un fongicide de contact largement utilisé. Son action se limite à la surface des feuilles et des tiges, détruisant les spores du Phytophthora infestans dès leur germination. Pour optimiser son efficacité :
- Appliquer par temps sec : éviter les pulvérisations avant la pluie, car l’eau lessive le produit.
- Renouveler les traitements : deux applications mensuelles en période sèche, réduites à une semaine en cas de pluies fréquentes.
- Cibler les zones sensibles : feuilles inférieures et zones de croissance, où les spores s’accumulent.
Attention : ce produit est un inhibiteur de croissance et peut ralentir le développement des plants si utilisé en excès.
Le purin d’ortie : renforcer les défenses naturelles
Le purin d’ortie, préparé par macération de feuilles, agit comme un fortifiant. Il stimule le système immunitaire des plantes et prévient les attaques fongiques. Pour l’utiliser :
- Dosage optimal : 5 à 10 % d’extrait dans l’eau, en pulvérisation foliaire ou en arrosage racinaire.
- Combinaison avec d’autres méthodes : associé à la bouillie bordelaise, il réduit les besoins en traitements chimiques.
- Éviter le surdosage : au-delà de 20 %, il attire les pucerons et favorise les maladies.
Cultiver sous abri : une solution radicale
Les cultures sous tunnel ou serre réduisent drastiquement l’humidité, facteur clé du développement du mildiou. Cette méthode, bien que plus contraignante, offre des résultats spectaculaires :
- Contrôle de l’environnement : température stable et ventilation optimisée.
- Rotation des cultures : éviter de replanter des tomates au même endroit pour limiter les résidus pathogènes.
- Exemple concret : un jardinier de l’Hérault a obtenu une récolte abondante sans traitement en utilisant un treillis soudé pour protéger ses plants.
Les erreurs à éviter
Le fil de cuivre : une astuce inefficace
Certains jardiniers transpercent la tige des tomates avec un fil de cuivre pour libérer des ions antifongiques. Cette pratique, bien que répandue, est déconseillée :
- Cuivre insoluble : le cuivre brut ne se dissout pas dans la sève, limitant son action.
- Risques de blessures : les plants robustes supportent cette méthode, mais les jeunes pousses peuvent être endommagées.
- Alternatives plus sûres : privilégier les traitements ciblés comme la bouillie bordelaise ou les purins végétaux.
Les mythes à déconstruire
L’ortie au fond du trou : un apport limité
Enfouir des orties lors du repiquage est parfois présenté comme un remède miracle. Si cette pratique apporte de l’azote, son efficacité contre le mildiou reste non prouvée. Les racines profondes des tomates absorbent surtout l’eau, tandis que les nutriments sont captés par les racines superficielles.
Le soufre : un traitement risqué
Le soufre, souvent appliqué au pied des plants, est déconseillé par les experts. Son usage peut nuire à la santé humaine et animale, sans garantie de résultats contre le mildiou.

Les alternatives naturelles
Les associations végétales : répulsifs et alliés
Certaines plantes repoussent les champignons ou attirent les auxiliaires utiles :
- Œillets d’Inde : plantés à proximité des tomates, ils éloignent les nématodes et les insectes ravageurs.
- Prêle : son purin renforce la résistance des plantes aux maladies.
- Consoude : en mélange avec l’ortie, elle stimule la croissance des légumes-fruits.
La gestion de l’humidité : clé de la prévention
Le mildiou prospère dans les environnements humides. Pour le contrôler :
- Paillage : réduire l’évaporation et limiter le contact entre les feuilles et le sol.
- Éviter les arrosages en soirée : privilégier les heures matinales pour laisser sécher les feuilles.
- Aérer les plants : éliminer les feuilles basses pour améliorer la circulation d’air.
Les bonnes pratiques pour une protection optimale
Calendrier de traitements : une planification rigoureuse
Pour maximiser l’efficacité des méthodes :
- Prévention précoce : commencer les pulvérisations de bouillie bordelaise dès l’apparition des premières feuilles.
- Renforcer en période critique : augmenter la fréquence des traitements pendant les épisodes pluvieux.
- Combiner les méthodes : alterner purin d’ortie et bouillie bordelaise pour éviter les résistances.
Les variétés résistantes : une solution à long terme
Certaines variétés de tomates, comme celles portant le gène Mi, résistent aux nématodes et à certaines maladies. Bien qu’elles ne soient pas immunisées contre le mildiou, elles offrent une meilleure résilience.
Protéger les tomates du mildiou nécessite une approche proactive combinant prévention, traitements ciblés et gestion de l’environnement.
En privilégiant la bouillie bordelaise, les purins végétaux et les cultures sous abri, les jardiniers peuvent réduire drastiquement les risques sans recourir à des méthodes inefficaces ou dangereuses. L’essentiel ? Agir avant l’apparition des premiers symptômes, en s’appuyant sur des techniques éprouvées et des alliés naturels.






